MARDI 27 JUILLET 2021 – SORTIE DE RÉSIDENCE DES ARTISTES DE PÔLE TECHNIQUE

Flora Gosset-Erard, Zoë Grant et Agathe Chevallier – Photo des artistes

Mardi 27 juillet 2021 – 19h – 21h

Participation libre, sur inscription.

Sortie de résidence des artistes de pôle technique

Agathe Chevallier, Flora Gosset-Erard et Zoë Grant sont diplômées de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon et membres du collectif pôle technique.

En résidence à la Fondation Renaud depuis le 28 juin, les trois artistes invitées ont cherché à faire germer un mouvement créatif inédit en installant leurs pratiques au cœur des collections de la Fondation et surtout du site singulier du Fort de Vaise avec ses occupants.

Le poinçon « À la bonne foi », qui illustre cette page est tiré de la revue Trois siècles de l’histoire de la mesure, 2001, Éditions Commune de la Talaudière, un ouvrage du centre de documentation de la Fondation. Choisi par le trinôme, il symbolise à la fois le lien entre les artistes en résidence et l’équipe de la Fondation et évoque également les explorations de chacune des plasticiennes à l’occasion de cette résidence : la bonne foi qui légitimerait la valeur d’un objet échangé, le poinçon du céramiste ou du tailleur de pierres comme validation de la création, ou comme les traces que l’humanité laisse dans son sillage.

Agathe Chevallier
Sous réserve / de / la bonne foi

Quand les objets impressionnent, où s’impriment-ils?
Un objet en vente est une marchandise.
Un objet en récolement est un potentiel.
Que fait-on en situation de saturation d’objets, de collection compulsive?

Agathe Chevallier cherche un nouveau dispositif de geste et de parole pour approcher au plus intime les fonds de la fondation gardés sous clefs.

Née en 1985, Agathe Chevallier vit et travaille à Lyon, France. Après un master de droit et science politique, Agathe intègre ENSBA Lyon dont elle sort diplômée en 2020. Elle a travaillé depuis 2008 auprès de plusieurs institutions culturelles en France et à l’étranger : Centre Pompidou, IAC Villeurbanne, Institut français au Caire, à Paris et à Brasilia. En tant qu’artiste, elle investit le champ de la performance où le collectif et surtout la gouvernance du groupe sont mis au premier plan. Elle sollicite d’autres performeur·euses, artisans, artistes, professionnel·les ou non, avec lesquel·les elle co-écrit une partition ou en composition instantanée. Elle place l’observateur·trice comme témoin d’un moment intermédiaire entre la répétition et la scène.

Flora Gosset-Erard

La paume donne le diamètre : une sphère de 7 cm Ø en articulation avec le creux de la main. Un modèle augmenté de la rotule, qui, à chaque rotation, s’écrase d’un côté pour s’arrondir de l’autre. Si la pression augmente, elle se transforme en bâton.

Durant cette résidence, Flora Gosset-Erard a expérimenté la technique de la céramique, en jouant sur les possibilités multiples du modelage et façonnage de la terre.

Autour du bâton de relais utilisé en course, aussi appelé témoin, elle présentera une performance qui retracera sa recherche au Fort de Vaise.

Flora Gosset-Erard est née en 1995, vit et travaille à Lyon, France. Membre des Cybersistas, club cyberféministe intersectionnel. Co-fondatrice de pôle technique, association pour la création d’ateliers d’artistes à Lyon.
Flora Gosset-Erard est jeune artiste diplômée de l’ENSBA Lyon en 2020. Elle développe un travail plastique de dessin, d’édition et sculpture, en jouant à détourner les techniques artisanales et numériques par une décomposition des procédés et une répétition des gestes.
Ses pièces ont plusieurs états, considérant leur capacité modulaire, autant physique qu’identitaire. L’objet fabriqué n’a pas d’identité stricte, pouvant être aussi bien un objet du commun, ou une oeuvre d’art. Elle développe des protocoles qui vont aboutir à un résultat différent de la technique pour laquelle elle est utilisée : des impressions différentes en sérigraphie, du flou dans la gravure laser ou encore le « fantôme » des nervures du bois dans l’impression sous presse. Elle recherche volontairement l’erreur dans le protocole, individualisant les résultats obtenus, notamment dans l’édition. Son travail s’axe plus récemment sur des espaces moins normatifs, notamment avec l’introduction à de nouvelles données biogéographiques
: l’altitude, la nature du terrain, le temps pour y accéder, son utilisation hors du « temps d’exposition.

Zoë Grant

En puisant dans une histoire des formes rocheuses souterraines et des mobiliers oubliés, Zoë Grant imagine des intérieurs optimisés sur la base d’un design hybride entre low-tech et épure qui répondent aux contraintes de ressources d’un monde en effondrement.

Elle pousse la nécessité de synthétiser les objets au point de concevoir des ensembles flirtant avec l’absurde, vidés de leur caractère, sur lequel chacun peut projeter ses désirs ou ses angoisses.

Zoë Grant est née en 1995, vit et travaille à Lyon. Co-fondatrice et coordinatrice pour l’association pôle technique. Diplômée de l’ENSBA Lyon en 2020.
Le travail de Zoë Grant est une traversée entre Leroy Merlin et la boutique de seconde main la plus proche. Que ce soit du laminé ou du marbre, les matériaux rappellent les surfaces domestiques mais prennent une envergure fantaisiste.
Le travail se préoccupe du contexte de son exposition et engendre une relation avec l’espace concret dans lequel il s’expose. Les pièces reflètent et mettent en exergue les surfaces et les lignes architecturales du lieu dans lequel se fait l’exposition. Effleurant l’insitu, les installations ramènent au premier plan des détails architecturaux de l’espace, qui se sont faites oublier par une culture du white cube.
À base d’humour auto-critique, le travail déjoue le sérieux de la référence. Exagérée ou minimisée, elle se décline à différentes échelles. La particularité du travail réside dans son usage des références : celles-ci constituent matière première. Il s’agit d’une relecture subjective de la muséification d’objets d’Arte Povera, des productions de Charlotte Perriand, du Memphis Group ou d’un studio artisanal de design italien. Cette manière d’assembler des images d’origines historiques hétérogènes complexifie l’interprétation des œuvres. Celle-ci oscille entre mauvaise copie, fragment et erreur de traduction.
La part de recyclage d’images venant de la culture populaire de bricolage autant que de l’histoire de l’art se retrouve également dans la provenance des matériaux. Les plaques de marbre sont cassées, autrefois elles servaient de plans d’appui pour meubles et éviers de salle de bain. La re-qualification d’objets trouvés, voués à la déchèterie, ajoute une strate de vécu aux œuvres.